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Les questions de la sécurité sont devenues une arme idéologique de la droite à la fin des 30 Glorieuses, car il y a objectivement plus de délinquance quand il y a mal-être social.

 

Au fil des politiques libérales, on a opposé, voire remplacé - avec une nette accélération depuis 2001- 2002 - ce qui ressort de la sécurité de nature sociale par la sécurité assimilée à l’ordre, et cela plus encore s’agissant des populations les plus en difficulté. On a ainsi assisté depuis les années 1990 à la remise en cause insidieuse ou déclarée de la réponse globale à la délinquance.

Depuis 2002, la droite, comme dans tous les pays occidentaux, s’est saisie d’un certain nombre de questions pour mettre en oeuvre une véritable inflation pénale. Chaque fait de délinquance est « mis en scène », médiatisé et à chaque fois sont adoptées de nouvelles dispositions destinées à réprimer et jamais à prévenir, avec au passage des restrictions toujours plus grandes sur les libertés.

Une partie de la gauche a explicitement dit que la gauche au pouvoir en 19repression.jpg97-2002 avait été déficiente sur la sécurité et avait perdu les élections pour cela. La question est particulièrement prégnante pour le PCF dans la mesure où nous sommes le plus souvent élus et en responsabilité dans des villes et quartiers en difficulté sociale, où se côtoient les acteurs de l’insécurité et leurs victimes, villes et quartiers précisément stigmatisés par la droite comme foyers d’insécurité et de délinquance.

L’enjeu n’en est pas moins pour la gauche, et donc pour nous, de sortir du piège dans lequel on veut nous enfermer, en sortant de l’idée que c’est la course au sécuritaire - puits sans fond - qui résoudra la délinquance et en prônant résolument une politique qui s’occupe de prévenir la délinquance.

De ce point de vue, il y a des questions qui relèvent de la bataille d’idées qu’il faut avoir le courage de mener. Le « désordre public » n’est-il pas avant tout le fruit du libéralisme et de ses violences : inégalités, explosion de la pauvreté, recul des politiques publiques, division… Des questions qui relèvent des politiques publiques globales ne sont elles pas tant des politiques sociales (logement, école, emploi…) que des politiques de prévention (prévention spécialisée…) ou de sécurité publique et qui sont tout à la fois la lutte contre les trafics (drogue, armes, économie souterraine, blanchiment…), l’organisation de la police (notamment maillage du territoire avec une police de proximité), la politique pénale (des sanctions qui ont du sens et donc, pour une grande part, des alternatives à la prison, la réinsertion après la sanction…) ?

 

« Ouvrez des écoles, vous fermerez des prisons »

 

Victor Hugo

(Les misérables)

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